La Chaire publie un article scientifique tiré de mémoire d’une étudiante dans une revue polonaise (Janvier 2021)
Issu du mémoire de recherche d’Isabelle Maillé, l’article publié dans la revue officielle de la Société polonaise de Gérontologie aborde l’expérience d’accompagnement vécue par des personnes aînées auprès d’organismes sans but lucratif (OSBL) spécialisés dans la lutte contre la maltraitance.
Découlant d’analyses des données du projet L’action bénévole dans la lutte contre la maltraitance matérielle et financière envers les aînés (ABAM-MF), l’article approfondit quatre types d’expériences d’accompagnement mettant en son centre la disposition de la personne aînée à recevoir de l’aide. La typologie d’accompagnement se présente comme suit :
- L’accompagnement bénéfique
- L’accompagnement positif
- L’accompagnement menaçant
- L’accompagnement discontinu
Dans le premier cas de figure, l’accompagnement de l’OSBL permet à la personne aînée de dépasser les stéréotypes négatifs associés à la demande d’aide en contexte de maltraitance, en plus de l’aider à remodeler l’idée qu’elle se fait d’elle-même, c’est-à-dire de n’être qu’une personne aînée maltraitée. Pour y arriver, l’accompagnateur crée un climat de confiance facilitant l’ouverture à une demande d’aide formelle. De plus, ce type d’accompagnement offert par les OSBL permet à la personne aînée d’évoluer positivement et de s’outiller en vue de mettre un terme à la situation de maltraitance vécue.
Dans le deuxième cas, l’accompagnement donné par les OSBL est en concordance avec le désir de demander de l’aide de la personne aînée. Cette dernière, n’ayant pas d’idées négatives préconçues à ce sujet, est à l’affût des services offerts, mobilise ses habiletés et met à profit les outils proposés lors de l’accompagnement pour répondre à ses besoins et mettre fin à la situation de maltraitance.
Dans le troisième cas, l’accompagnement des OSBL est perçu comme menaçant par la personne aînée maltraitée, car il entre en contradiction avec son noyau identitaire : croyances religieuses, affiliations familiales, etc. Ce faisant, la personne aînée a tendance à refuser l’aide ou à se retirer des services déployés par l’OSBL.
Le quatrième cas, la personne aînée est ouverte à recevoir de l’aide d’un membre de l’OSBL comme c’est le cas dans l’accompagnement positif, mais adopte une stratégie de retrait lorsque les interactions avec celui-ci s’amenuisent ou s’interrompent pour diverses raisons (congé de maladie, changement d’emploi). Dans certaines expériences documentées dans le cadre du projet, les personnes aînées ont patienté des mois en attente du retour de l’accompagnateur au lieu de poursuivre le suivi avec un collègue.
Intéressé à lire cet article ? Il est initialement publié en polonais, mais nous pouvons vous la faire parvenir en anglais sur demande. Contactez Julien.Cadieux.Genesse@USherbrooke.ca